Santé • 4 juillet 2045
C’est l’une des vidéos les plus virales du mois : deux septuagénaires enlacés sur un banc, les yeux brillants, la main sur la cuisse de l’autre, riant comme à leur premier rendez-vous. En voix off, un commentateur ébahi :
« 62 ans de vie commune… et encore du désir. »
La vidéo a fait le tour de la planète en moins de 3 heures. Elon Musk aurait même proposé de cloner le couple.
Libido : l’espèce en voie de disparition
Nous vivons une époque étrange. L’être humain a mis au point des voitures volantes, colonisé Mars… mais il ne bande plus.
La libido collective s’est effondrée comme une monnaie instable. Fatigue chronique, surmédication, ultra-connexion, solitude paradoxale, surcharge mentale, pornographie algorithmique, relations contractualisées comme des abonnements à la salle de sport : autant de causes que de symptômes.
Les chiffres sont sans appel :
En 2030, 1 couple sur 2 faisait encore l’amour une fois par semaine.
En 2045, c’est tombé à 1 sur 8.
Et la moyenne d’âge du premier orgasme partagé en couple ? 38 ans.
Elon Musk veut les cloner (vraiment)
Lors de la dernière conférence NeuroLove de Neuralink, Musk a surpris tout le monde :
« Nous avons trouvé un couple dont la connexion émotionnelle et sexuelle dépasse ce que nous pensions humainement possible. Imaginez ce que l’humanité pourrait apprendre si nous pouvions en décoder le secret… et le reproduire. Littéralement. »
Le couple en question ? Jacqueline et René, 84 et 86 ans, ensemble depuis l’été 1983. Ils refusent les lunettes connectées, vivent à la campagne, se promènent tous les jours et prennent des bains ensemble. Musk leur aurait proposé un contrat de numérisation neuronale en échange de leur ADN affectif. Ils ont poliment décliné.
Et si ce n’était pas eux le problème… mais nous ?
Ce qui fascine dans leur histoire, c’est moins leur sexualité que leur présence à l’autre. Dans un monde où l’on swipe plus qu’on ne regarde, où les relations sont filtrées, scénarisées, externalisées, ce vieux couple semble incarner une sorte de rébellion douce.
Ils se parlent. Ils se touchent. Ils s’écoutent.
Un slow, dans un monde d’accélération.
L’avenir du désir est-il bio ou bionique ?
Les grandes firmes de santé mentale investissent désormais dans la restauration du désir. Capsules d’ocytocine sous-cutanées, implants régulateurs d’attention, simulateurs de première rencontre…
Mais la libido ne se décrète pas. Elle se cultive. Se protège. Se choisit.
La libido n’est pas morte. Elle est juste fatiguée.
Le monde n’a pas perdu le désir : il a perdu le temps, l’attention, la lenteur.
Ce qui est rare devient précieux. Un baiser non digitalisé vaut aujourd’hui plus qu’un NFT de la Joconde.
Et si la révolution passait par là : ne pas cloner le désir, mais apprendre à l’entretenir.
À méditer :
« On ne tombe pas amoureux de l’autre. On tombe amoureux de la version de nous-mêmes qui s’autorise à exister avec l’autre. »
— Jacqueline, 84 ans, 3 orgasmes par semaine
